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 Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.

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Ludwig Schneider

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MessageSujet: Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.    Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.  EmptyDim 26 Déc - 19:27

La tempête de neige faisait un tabac en ce moment. Il ne se passait pas un jour sans que je ne doive le mentionner au journal télévisé. Oui, j’allais encore travailler. J’étais quelqu’un de très courageux. Puis ce n’était pas comme si j’habitais très loin du bureau non plus… Malheureusement, il n’y avait pas encore eu de panne de courant générale, donc les télévisions fonctionnaient toujours dans les foyers et les gens bien au chaud avaient trop envie de me voir dans leur petit écran chaque soir. Vive l’hiver. En plus, je ne vous explique pas la galère que c’est de marcher avec des chaussures en cuir Kenzo à trois cent euros dans plus de vingt centimètres de neige en priant pour qu’elles ne s’abîment pas. A vous fendre le cœur. Ma réunion matinale s’étant terminée, je descendis déjeuner au café tout proche avant de retourner au boulot. Je songeai que j’allais me transformer en bonhomme de neige quand la porte salvatrice apparut devant moi. Je la poussai. Elle ne s’ouvrit pas. Je préparai déjà mentalement le discours que je ferais à l’enterrement de mon manteau en loden – rappelez moi de ne plus acheter des vêtements hors de prix – quand la gérante vint tourner la clé dans la serrure avec un grand sourire. « Vous êtes tôt aujourd’hui, Monsieur Van Belle. Avec la tempête, on n’a pas beaucoup de clients, alors on ouvre un peu plus tard. » Me dit-elle sur le ton de la confidence. Encore bien qu’elle m’ait entendu, sinon je serais mort congelé. C’est une belle mort, au moins, le corps est bien conservé à la fin. Mais c’est moins chouette en été, quand ça fond. Je fermai la porte derrière moi, pour que le café ne devienne pas une station de ski, et m’assis près du chauffage en grelottant. Mes mains, malgré le fait qu’elles étaient dans mes poches, étaient joliment teintées de violet ou de bleu, et j’éprouvais du mal à les bouger. Je les collai donc au radiateur, ce qui me donnait un air tout particulièrement intelligent.

Je commandai toutes les pâtisseries au chocolat qui se trouvaient sur la carte ainsi qu’un jus d’orange et un cappuccino. Oui, marcher dans la neige était une activité très épuisante et j’étais éreinté, et, par conséquent, affamé. Et puis je ne résistai jamais aux gâteaux. C’était à croire qu’il y avait un trou noir logé dans mon estomac. Au bout d’une vingtaine de minutes, je n’étais plus tout seul dans l’endroit, plusieurs personnes s’y étaient réfugiées à cause de cette monstrueuse météo. Les chaises et les tables furent, pour la plupart, investies de leur mission et le bruit ne cessait d’augmenter avec le nombre de clients. C’était quelque chose qui ne me dérangeait, du moment que l’on ne me parle pas pendant que je mangeais. Je m’amusais, tout en dégustant un brownie, à analyser tous ces gens, essayant de deviner leurs origines, leur métier et tout ce que je pouvais inventer, en fait. Je leur donnais un prénom, un casier judiciaire pour un, des problèmes de couple pour l’autre, et je souriais tout seul comme un niais dans mon coin. J’adorais faire des jeux stupides en solitaire. Bref, tout allait bien, jusqu’à ce que la sonnerie de l’entrée retentisse pour la dernière fois.

Je relevai les yeux, prêt à imaginer un autre nom immonde, mais je replongeai bien vite la tête la première dans ma tasse. Je connaissais ce type. Il s'appelait euh... Moby ? Ah non, ça c'est une baleine. Un truc qui ressemblait. Ce n’était pas qu’il était désagréable ou laid outre-mesure, c’était même le parfait contraire de cela, cependant… Cependant il méritait que je me prenne de passion pour la mousse de lait. Ma demi-sœur me l’avait présenté, il y avait de cela quelques semaines, j’ignorais où elle avait déniché un gars pareil. Je l’avais trouvé un peu vieux pour elle, mais je ne m’en étais pas offusqué. Du moins, jusqu’à ce que je saisisse qu’il n’était absolument pas intéressé par Nelleke, mais plutôt par moi. J’attrapai un journal qui traînait à côté, en disant à mes voisins de table que je voulais lire les résultats sportifs. Geste tout sauf discret. Je l’ouvris en grand en le tenant bien devant moi afin de devenir l’homme invisible.
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Bobby Charley

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MessageSujet: Re: Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.    Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.  EmptyLun 27 Déc - 14:20

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Je détestais le froid. Rien que d'observer la neige tombée à travers la vitre du salon, je frissonais. J'avais lâché mes pinceaux et mon atelier pour prendre le déjeuner avec ma fille. Elle était parfaite. Toujours à faire la cuisine, à faire le ménage,j'avouais que j'avais juste à mettre les pieds sous la table alors que c'était moi qui restait à la maison la plupart du temps. J'étais fière d'elle, comme un père devait être fière de sa fille. Elle me ressemblait beaucoup mais était vraiment mature. Je me demandais des fois si ce n'était pas une maman qui élevait son enfant – et l'enfant, c'est moi -. Cette pensée m'arracha un sourire sur mon visage fermé. Depuis quelques jours, ce froid me faisait hiberner dans cette maison pleine de chaleur. Rien que de penser qu'il fallait sortir pour prendre le journal en face du portillon, je mettais tout en œuvre pour que ce soit ma fille qui y aille à ma place. C'était réellement absurde se comportement. Pendant tout le repas elle me déclara qu'il fallait que je sorte prendre l'air, ne serait-ce qu'un peu. J'adorais la voir si sûre d'elle dans ses paroles et taper du poing sur la table pour que je me prenne en mains. Notre situation familiale aurait pu faire un très bon talk-show à l'américaine, croyez moi. Je suis même persuadée que l'on aurait fait un bon record d'audience, surtout avec mes phrases débiles et et mes répliques à deux balles. Bref, je lui promis de sortir un tant soit peu, rien que pour respirer cet air froid qui allait glacer tous mes sens dès que j'aurais fait deux mètres. Elle me déclarait que si je ne sortais pas de la journée, j'entendrais parler du pays. Décidément elle avait le caractère de sa mère... Cette pensée me fit sourire avant de me lever et d'aller prendre mon manteau quand elle finissait de manger la dernière bouchée de son gâteau au chocolat. Au moins elle n'aurait rien à dire, la preuve, je mis ma main sur la poignée de la porte et je sortis dans cette neige qui pouvait vous frigorifiez en un instant.

J'avais fait le tour du quartier je sentais mes muscles se crisper. Il faisait réellement trop froid. Je n'avais pas les chaussures pour marcher dans cette neige et mon manteau ne me protégeait pas réellement du froid. Je décidais donc de me rendre dans un café du coin pour prendre quelque chose de bien chaud afin que mon sang circule de nouveau normalement. Mes mains dans mes poches, je marchais en direction d'une petite boutique où l'on servait un café fameux – enfin parait-il -. Pendant cette balade, je croisais un de mes voisins qui me conta ses aventures palpitantes – du moins c'est ce qu'il croyait – et j'avais bien du mal à m'en défaire. Mon dieu, ne pouvait-il pas parler à son chien où même à sa maison plutôt qu'à ma petite personne? J'avais déjà assez de tracas dans ma petite vie pour entendre ses plaintes... En effet, j'avais réellement du mal à retrouver l'inspiration bien que Niels – un photographe, ami – essayait de me me redonner des idées, les toiles restaient d'un blanc immaculé, sans une seule tâche de couleur. Peut-être pourrais-je exposer une toile blanche sans peinture en mettant en titre: Amsterdam sous la neige? C'était drôle... Ou pas. Je poussais la porte pour rentrer dans le café et je sentis une chaleur détendre mes muscles. Je resterais pas mal de temps ici afin de bien me réchauffer pour refaire le trajet inverse. Ma fille des fois à vraiment des idées stupides... J'aurais pu mourir geler.

Je croisa le regard de Valentijn mais en une fraction de secondes il avait mis un journal devant lui pour ne pas qu'on le voit. Digne d'une scène cinématographique. Je fis comme si de rien n'était avant de faire la queue pour commander deux boissons. Une pour moi, une pour lui. J'avais tellement bon cœur huhu. A l'arrivée de mes commandes je pris la direction de sa table avant de faire apparaître une gobelet de café devant ses yeux. « Cadeau. » Je sentis son regard se poser sur moi et je fis un énorme sourire. « Ne t'inquiètes pas je n'ai pas mis de filtre d'amour dans le café... L'idée me plaisait bien, mais je ne suis pas Harry Potter et sa baguette magique. » Je remarqua qu'il lisait la page des sports et je ne pus m'empêcher de faire une remarque alors que je m'asseyais sans gêne devant lui à sa table. « Tu cherches un scoop pour tes informations? En faite, tu étais particulièrement séduisant dans ce costume hier soir... Pourquoi ne l'as-tu pas mis aujourd'hui? »
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Ludwig Schneider

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MessageSujet: Re: Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.    Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.  EmptyMar 28 Déc - 20:20

Avant que je n’aie le temps de filer à l’anglaise comme un voleur ou de m’éclipser aux toilettes, un gobelet de café apparut devant mon nez. Merde, il m’avait repéré. Pourtant, je n’avais croisé son regard que l’espace d’une seconde. Il avait une bonne vue. Ou j’étais maudit, au choix. Je demeurai figé sur place, le journal toujours grand ouvert devant moi. Mes mains tremblaient légèrement, et vu que le papier s’en ressentait, je le repliai finalement et le restituai à son propriétaire, autrement dit le voisin de table. Il m’adressa un sourire carnassier qui me mit instantanément dans l’embarras. Pourquoi tombais-je toujours sur les tarés de service ? Sa plaisanterie sur le philtre d’amour me rendit encore plus mal à l’aise. Mais le pire qui arriva, ce fut lorsqu’il s’assit devant moi sans avoir pris la peine de me demander la permission. En même temps, j’étais trop perturbé pour protester, décidément, il avait un don pour me faire perdre le Nord. Pourtant, si cela avait été n’importe qui d’autre, j’aurais commencé par lui donner un cours de bonnes manières, puis je lui aurais fait mon plus beau sourire et je l’aurais envoyé valser sans une once de remords. Mais non, là, c’était : plein bug. Je me contentai de le dévisager, la bouche à demi ouverte d’étonnement et d’impuissance, dans une expression qui ne devait être absolument pas sexy pour un sou. Et vous savez quoi ? Tant mieux. La dernière chose que je souhaitai, c’était qu’il me trouve à son goût. Bon, c’était déjà raté, mais autant que je ne le devienne pas encore plus.

La remarque qui suivit prit énormément de temps pour atteindre mon cerveau. Je fixai ses lèvres qui bougeaient, la tête légèrement penchée sur la droite, l’air toujours aussi médusé, et j’eus beaucoup de chance qu’aucun filet de bave ne s’échappe. Quand je revins à moi et que je repris pleine possession de mes capacités, je m’interrogeai sur la maladie que j’avais chopée pour que, moi, Mister Univers du Bavardage, je laisse un blanc pareil s’installer. A présent, il m’observait d’un œil que je qualifierais de : perplexe. Néanmoins, j’étais persuadé qu’il devait jubiler face à ma béatitude. Ou alors je me faisais des films. Je secouai la tête, passai une main dans mes cheveux et tout ce que je trouvai à dire fut : « Hein ? » Oui, ce fut exactement ma réponse. Désolé, mais je n’avais rien de plus palpitant en réserve. Sauf quand je réalisai que, non seulement, il m’avait tutoyé (non, mais vous y croyez, vous ?), mais, en plus, il venait de lâcher que j’étais séduisant. Dans mon costume d’hier soir. Heureusement que j’en changeais tous les jours. « Je suis très flatté mais… pas intéressé. Et, pour votre information, je ne remets jamais le même costume deux jours d’affilée. C’est une question de… de… Je n’en sais rien, en fait. Et je vous prierai de cesser de me tutoyer, c’est terriblement impoli. » Fis-je tout en fronçant les sourcils, comme si j’avais eu une quelconque autorité sur lui.

Ah oui, je ne vous ai pas encore raconté comment ce monsieur dont je ne parvenais plus à me rappeler le nom m’avait rencontré. Un beau soir, il avait allumé sa télévision et pouf ! J’avais vraiment eu la poisse qu’il connaisse ma demi-sœur. D’ailleurs, elle allait m’entendre celle-là. J’allais lui interdire de me présenter ses fréquentations, dorénavant. Mécontent, j’empoignai une fourchette et m’acharnai sur le pauvre brownie entamé qui gisait dans l’assiette devant moi. Manque de pot, j’étais tombé sur une noix de pécan extrêmement résistante et, incapable d’en venir à bout, j’abandonnai et reposai le couvert dans un gros soupir. Je m’appuyai alors au dos de ma chaise et croisai les bras. Mon regard s’attarda sur le café qu’il m’avait si gentiment offert. Il était inutile d’espérer que j’y touche. Je préférerais m’en racheter un autre plutôt que d’en boire une seule goutte. Je pouvais me montrer très têtu quand je le voulais bien. En plus, sa technique de drague était totalement dépassée, si vous voulez mon avis. Et puis, d’abord, il avait quel âge ? Ce n’était pas parce que je le considérais comme trop vieux pour Nell qu’il ne l’était pas pour moi. Même s’il était bien conservé, je devais l’avouer, il devait au moins avoir dix ans de plus que moi. « Vous avez quel âge ? » lançai-je sans y prendre garde. Je grimaçai, regrettant d’ores et déjà ma question. C’était assez grossier, après tout. « Excusez-moi si c’est indiscret. Enfin, c’est pas tout ça, mais faut que j’y aille. Vous n'aurez qu'à regarder la télévision, au cas où je vous manquerais. » J'avais menti, vu que j’avais encore plus d’une heure de pause. Mais tout était à prendre, même le blizzard, comparé à du temps en la compagnie de ce type. Je me sentais bien trop vulnérable en sa présence.
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Bobby Charley

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MessageSujet: Re: Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.    Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.  EmptyMer 29 Déc - 15:19

N'étais-je pas le meilleur type au monde? J'offrais du café sans broncher, avec un énorme sourire aux lèvres par ce temps glacial. On pouvait le dire, j'étais le sauveur de ses dames...et de ses messieurs en particulier... Je ne m'étais pas gêné, m'asseyant devant lui comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. J'aperçus enfin son visage entier quand il rendit le journal à son voisin de table. Eh bien! Chipait-il les affaires de autres ainsi? Un sourire apparut sur mes lèvres tandis que je buvais une gorgée de café bien noir afin de réchauffer mes pauvres membres de mon corps complètement gelés. Il restait bouche bée. Je lui faisais tant d'effets pour qu'il n'arrive plus à articuler une seule syllabe? Je restais perplexe face à l'homme qui était devenu une statue de pierre en une fraction de secondes par mon contact. « Ferme la bouche, tu vas finir par gober des mouches. » Réplique de merde, mais que voulez-vous? J'étais resté un éternel jeune homme dans mon corps d'une quarantaine d'années. Je ne pouvais faire autrement que de sortir des répliques stupides dès que je le pouvais. Ça aurait été moche à voir n'empêche... Valentijn avalant une muche par erreur, manquerait plus qu'il s'étoufferait avec les ailes de cette pauvre bestiole et la fin du monde aurait eu lieu. J'exagérais peut-être... mais quand même, un monde sans Valentijn? Hum... Je restais silencieux face à cette pensée assez obscur. Hors de question de lui en faire part, et après tout, il me prendrait pour un fou, si cela n'était pas déjà fait. Ainsi, je bus de nouveau quelques gorgées de mon breuvage chaud.

Je continuais à l'observer alors qu'il restait toujours bouche ouverte. Je commençais même à me demander s'il était toujours conscient. Ce fut au bout de plusieurs minutes qu'il lâcha un: hein?! Hum, intelligent le petit, c'était tout ce qu'il avait en réserve? Pour un journaliste il avait un étrange vocabulaire quand même... Le tutoiement l'embêtait et je ne pus m'empêcher de rire légèrement. Je suis même sûr, que si Nelleke avait été présent elle en aurait rit en voyant que Valentijn essayait de se sortir de cette situation qui lui semblait... malsaine. Oh. Pourtant sa soeur m'avait bien mentionné qu'il n'avait personne dans sa vie et qu'il ne parlait jamais de … filles? M'étais-je trompé dans mes hypothèses? Non, ça m'étonnerais. « Ça te gênes tant que ça que je te tutoies? Parce que le vouvoiement ça fait très vieux genre... Tu m'excuseras mais je ne vouvoie personne... Si tu es de la vieille école, tu vas devoir t'y faire, moi je ne vouvoie personne donc ce n'est pas maintenant que je vais commencer. » Comme ça il changeait de costumes tout les jours? Dis donc ca devait coûter en lessive... Dire que j'avais toujours demandé à ma fille de ne pas changer sans cesse de vêtements car l'eau coûtait bonbon et comme j'avais déjà du mal à joindre les deux bouts j'avais peur que des dettes s'accumulent. Ainsi, on faisait extrêmement attention dans les travaux ménagers. Ah mais c'était sûr qu'entre un salaire de peintre déchu et d'un journaliste célèbre du vingt heures, il y avait une grande différence. Monsieur roulait sur l'or après tout. « Tu devrais mettre ton fric ailleurs que dans des fringues que tu ne porteras plus dans deux mois. » Moi et ma morale de merde. J'avais l'impression d'être devant ma fille en train de lui dire d'arrêter de dépenser son argent dans des bijoux et maquillage... Dont la moitié je ne voyais jamais porter sur elle.

Mon regard se concentra sur le brownie dans l'assiette de Valentijn tandis qu'il s'acharnait dessus... sans y venir à bout. Il n'avait pas de force? Au pire qu'il le mange à la main, cela allait extrêmement plus vite. Je posa un de mes coudes sur la table, posant mon menton au creux de ma main et susurrant quelques mots en l'observant: « Je peux te faire du bouche à bouche pour que tu le manges si tu veux... » Oui, je le poussais à bout, mais c'était tellement drôle de le voir perdre ses moyens devant moi. Je fus assez surpris quand il me demanda quel âge j'avais. Il cherchait à en savoir plus sur moi ou alors c'était juste une question en l'air? Vu l'audace avec laquelle il avait déclaré cette question, j'optais pour la deuxième question. Je pris mon gobelet de café en main en m'enfonçant dans mon siège. « Quarante. » Fis-je simplement avant de voir son air. « Et non je ne suis pas sortie avec ta sœur, ça aurait été malsain. » Je préférais le rassurer déjà, qu'est ce qu'il allait s'imaginer? Nell était juste l'amie de ma fille et c'est tout. Moi celui qui m'intéressait, c'était lui. Point barre. Je gardais mes yeux rivés alors qu'il me sortait qu'il devait partir. Bizarrement vu l'expression de son visage je n'y croyais pas trop. « Je crois pas, non. » Je fronçais les sourcils. « Ce serait du suicide de sortir par ce temps et il ne faut pas abîmer ton beau visage pour tes fidèles téléspectateurs... »
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MessageSujet: Re: Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.    Je suis censé dire quoi ? Non merci ? | Bob.  EmptyDim 9 Jan - 17:24

Et voilà, j’aurais sans doute dû m’y attendre : il refusait de me vouvoyer. Bah, tant pis, qu’il me tutoie, moi je continuerais à dire vous tout seul et à m’offusquer dès qu’il ouvrirait la bouche, non mais. Manquerait plus qu’il pense qu’on soit proches. Et puis, il était plus vieux que moi, donc je le traitais comme un ancêtre, normal. Franchement, qui ne vouvoie pas les personnes âgées ? Je suis certain que même lui le faisait. C’était surtout une manière débile de le faire enrager. Après tout, qui voudrait rester avec un type qui s’échinerait à utiliser le pronom en usage dans la politesse d’antan ? C’était très pompeux, en particulier quand il y avait une différence de sujet entre les deux partis. « Vous me faites très mauvaise impression, c’est terrible. » lâchai-je d’un air absent, comme si je n’en avais absolument rien à faire alors que je détestais cette façon d’être. Je n’aimais pas les gens qui se permettaient des choses que je ne m’autorisais pas moi-même et qui outrepassaient toutes les règles de bienséance comme si c’était tout à fait naturel. Les personnes sans-gêne avaient le don de me mettre mal à l’aise, mais alors lui, c’était le bouquet. Je n’avais jamais eu autant envie de disparaître ou de rétrécir jusqu’à pouvoir me cacher sous le tapis. Il se mit alors à me faire la leçon, comme quoi je ne devrais pas acheter des habits aux prix exorbitants. Il me rappelait quelqu’un… Non, mais, il se prenait pour qui ? « Je suis adulte. Je crois que j’ai le droit de faire ce dont j’ai envie de mon salaire sans qu’on vienne me faire la morale toutes les trente secondes, non ? ». Cela devenait une fâcheuse habitude dans mon entourage de me reprocher mes costumes de marque. Ils étaient jaloux ou quoi ? Surtout que si l’un d’eux avait eu un problème d’argent, j’aurais été le premier à revendre mes affaires aux enchères pour l’aider à remonter la pente. Vous en connaissez beaucoup des amis qui font ça ? Enfin, ce type n’était pas mon ami. Fort heureusement.

J’avais abandonné l’idée d’engloutir ma part de brownie devant lui après avoir rencontré une noix trop résistante. De toute façon, je détestais manger lorsque quelqu’un me fixait comme ça. Il donnait l’impression de vouloir me bouffer, c’était effrayant. Et je me sentais tout sauf à l’aise. Je fis mine de ne pas l’avoir entendu quand il me proposa de me faire du bouche à bouche. En plus, franchement, qu’y avait-il de séduisant là-dedans ? Cela m’avait toujours paru ridicule et pathétique dans les épisodes d’Alerte à Malibu que Gregor affectionnait dans notre jeunesse, alors je ne voyais pas pourquoi ça ne le serait pas dans la réalité. Je m’adossai à ma chaise, agacé par cet homme bien que j’ignorais pourquoi, sans n’émettre ne serait-ce qu’une parole jusqu’à ce que je lui demande son âge par simple curiosité. Je m’en étais cependant excusé, rattrapé par les règles de savoir-vivre élémentaires, que lui ne semblait pas connaitre, d’ailleurs. Quarante. Autrement dit treize de plus que moi. Oui, je suis doué en calcul mental. Et il se crut obligé de m’informer qu’il n’était pas sorti avec ma sœur. Encore heureux ! Je déclarai ensuite que je devais partir, ce à quoi il répliqua que ce n’était pas un temps pour se promener dehors. Certes, il avait raison. Pourtant, je me levai tout de même et jetai un œil à l’extérieur par les grandes vitres du café. La rue était invisible. Il neigeait plus qu’en plein Himalaya et je faillis me mettre à pleurer, mais je me contentai de me lamenter intérieurement en me rasseyant à ma place.

« Bon, je ne sais pas ce que vous a raconté ma sœur, mais quoique ce soit, c’est faux et vous avez une image de moi inexacte. Je ne suis pas, je n’ai jamais été et je ne serai jamais attiré par quelque homme que ce soit, ce n’est quand même pas compliqué à comprendre, si ? » Je me demandais tout de même ce que Nelleke avait bien pu lui dire pour qu’il m’aborde de cette manière très suggestive. Sans doute était-ce à cause de mon manque de vie amoureuse, mais que voulez-vous que j’y fasse ? En partageant une maison avec ses frères, ce n’est pas facile à gérer les petites amies. Elles se montraient systématiquement peu compréhensives, et cela m’énervait. Cela ne signifiait rien. Ce n’était pas parce que j’étais célibataire depuis plus d’un an maintenant que j’avais soudainement viré de bord. Bon, d’accord, je n’étais pas tout à fait franc, j’avais déjà éprouvé une très légère attirance pour certains garçons, peut-être pas si légère que ça, au fond, mais ça n’avait jamais dépassé le stade d’un regard. Il n’y a jamais eu que mon père pour nous élever et j’ai été entouré de mes frangins toute ma jeunesse. En dépit d’avoir une mère pour qui la virilité n’aurait aucune importance à qui me confier, j’avais oublié mon penchant. Mais pas assez pour que ce gars me pense parfaitement hétérosexuel, apparemment. « Sérieusement… Vous ne voulez pas aller embêter quelqu’un d’autre ? »
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